Encore Redevelopment sacrifie une éolienne 

[Victory for opponents of Encore Redevelopment’s wind project: the developer has announced that it will not install a wind turbine on Smugglers Hill, but the struggle continues…]

MAGOG – Victoire en demi-teinte pour les opposants au projet éolien de la compagnie Encore Redevelopment : le promoteur annonce qu’il n’installera pas d’eolienne sur les terres de la ferme Smugglers Hill, mais ne tourne pas les talons.

Dans un communiqué émis hier, Encore Redevelopment assure qu’elle laisse tomber l’idée d’ériger une éolienne de 130 mètres de hauteur à la ferme Smugglers Hill, au Vermont. Plusieurs avaient critiqué cette portion du projet de la compagnie américaine, car le site d’implantation retenu se trouvait à moins de 300 mètres de certaines maisons au Canada et aux États-Unis.

La compagnie explique sa décision en invoquant des « coûts trop élevés pour défendre le projet ». « Ces coûts mettent le projet à risque », soutient le promoteur, qui affirme préférer la voie du compromis.

Encore Redevelopment pointe du doigt quelques personnes qui se sont opposées à son projet. « Nous croyons qu’une partie importante de la controverse observée est attribuable à un petit groupe d’opposants et à des organisations tentant de mettre en échec la politique énergétique du Vermont et les Vermontois qui soutiennent le développement d’une énergie propre et sécuritaire », écrit-on.

La lutte continue

Pour le moment, la compagnie retire la demande d’autorisation qu’elle avait déposée devant le Vermont Public Service Board. Mais elle annonce qu’elle prévoit en soumettre une version modifiée l’an prochain.

Les réactions n’ont pas tardé après cette annonce d’encore Redevelopment hier. L’un des premiers à réagir officiellement a été le député de Compton-Stanstead, Jean Rousseau.

« C’est une excellente nouvelle pour les résidents de Stanstead, a déclaré M. Rousseau. La mobilisation citoyenne et les nombreuses démarches politiques auprès des autorités canadiennes et américaines que nous avons menées ont fait entendre raison à Encore Redevelopment. »

En entrevue avec La Tribune, le député néo-démocrate a cependant reconnu que la bataille n’est pas entièrement gagnée, puisque le promoteur a l’intention de présenter un nouveau projet en 2013.

Farouche opposant, un citoyen qui avait un projet de construction près de la frontière canado-américaine, Jean-François Nadeau, craint qu’en 2013 la compagnie suggère à nouveau l’érection d’une éolienne sur les terrains de la ferme Davis au Vermont.

« Dans ce cas, elle serait à 500 mètres des premières résidences. Ce n’est pas beaucoup mieux. Dans le fond, c’est le projet dans son ensemble qui est contesté par les gens. C’est le secteur d’implantation au complet qui a été mal choisi au début », lance M. Nadeau.

Le maire de Stanstead, Philippe Dutil, montre aussi de sérieuses réserves. « Je ne pense pas que la compagnie en fait assez. Je dirais qu’on a remporté une demi-victoire. On va continuer de travailler fort sur ce dossier », assure-t-il.